Nina Cuviller : infos :


processus :


- négatif couleur au moyen format (6X6), au Hasselblad et au rolleiflex.
tirages :
- tirages argentiques sur papier Supra Endura mat limités


bio :


Prendre une photo est devenu un acte important et moteur pour moi, mais paradoxalement, lorsque mon père m’a offert un boitier à l’âge de douze ans, il m’a fallu plusieurs années avant de le considérer comme autre chose qu’un joli objet de décoration.

Le temps s’est écoulé avant que l’intérêt de regarder la vie à travers une optique et d’en capturer un instant ne m’apparaisse, comme pour découvrir qu’au-delà des matériaux et du design de l’appareil, là où l’objectif restreint la vue de manière physique, il ouvre et crée un nouveau champ d’expression. Je m’explique : nous pouvons parfois ressentir une impression de solitude entourée, et isoler une image fixe au milieu d’une réalité sans cesse en mouvement s’est imposé comme un des seuls moyens de poser ma perception, d’exprimer et retranscrire une vision de la vie telle que je la traverse.

Pour vulgariser, je n’aime pas spécialement les mots et ressent comme une défiance à leur égard, car ils peuvent tout autant ouvrir que cloisonner la pensée, c’est pourquoi je n’aime ni nommer ni m’exprimer quand il s’agit de mes images, car je ne suis pas à l’aise avec le fait de les diriger ou les orienter.

Je considère les photos comme un témoignage, la trace qu’à un moment, un autre œil s’est arrêté sur un instant qu’il a choisi de stopper, pour prendre le temps de l’isoler, d’extraire un fragment d’une ligne continue parfois trop rapide, pour l’emporter et le donner à observer.

Actionner le déclencheur est ainsi comme affirmer ma perception des instants, un moyen de nous pencher sur une scène que j’aurais choisie ; Là où je m’arrête un moment, je peux vouloir (ou veux pouvoir) entrainer l’autre, lui proposer une histoire en lui laissant toute liberté. J’aime parcourir l’espace, traverser les gens, et ce boitier est le moyen le plus simple que j’ai trouvé pour entrouvrir la porte vers mon imaginaire. Prendre une photo est partager mon vertige, savourer ma solitude, exprimer ma petite personne d’une manière aussi libre que ce qui me guide, car ce qui est en moi est unique et conserve un aspect secret, comme le pourquoi ou la technique d’un cliché.

J’ai beaucoup de choses à vous dire, et comme je ne veux vous le faire entendre, je vous le donne à voir.

Liens

http://ninacuviller.com/
http://photoboite.com/3030/   (cession 2011)